L'essentiel du 10 juillet 2018

Au sommaire du jour: Erythrée: Spectaculaire rapprochement de l'Erythrée et de l’Ethiopie; Royaume-Uni: Deux poids lourds du gouvernement démissionnent; Afrique du sud: Inculpation pour corruption du fils de Jacob Zuma; Birmanie: Deux reporters jugés pour "atteinte au secret d'Etat"; Mali: Les deux favoris de la présidentielle mobilisent les foules; Roumanie: Limogeage de la cheffe du parquet anticorruption.

ZONES CLES : AFRIQUE | ERYTHREE | ETHIOPIE

Spectaculaire rapprochement de l'Erythrée et de l’Ethiopie

Au lendemain d’une rencontre historique entre le président érythréen Isaias Afwerki et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, les deux dirigeants ont signé à Asmara une déclaration conjointe de paix et d’amitié formalisant leur rapprochement et stipulant que les deux pays ne sont plus en guerre. Le texte annonce notamment une étroite coopération, la reprise du commerce, des transports et des télécommunications entre les deux pays, le rétablissement des liens diplomatiques et la mise en œuvre de l’accord international d'Alger de 2002 sur le respect de la frontière. La guerre entre les deux pays de 1998 à 2000 avait entrainé la mort de 80.000 personnes.

ZONES CLES : EUROPE | ROYAUME-UNI | UE

Deux poids lourds du gouvernement démissionnent

Les démissions succéssives du ministre du Brexit, David Davis, et du ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, sont un nouveau coup dur pour Theresa May. Les démissions de ces deux poids lourds du gouvernement, à moins de neuf mois du Brexit, prévu pour la fin de mars 2019, plongent davantage l’exécutif britannique dans la crise, alors qu’il est déjà englué dans les divisions de sa majorité en ce qui concerne l’avenir du Royaume-Uni hors de l’UE. Vendredi dernier, Theresa May avait pourtant annoncé être parvenue à une "position commune" sur le Brexit avec ses ministres. Le texte doit être développée dans un "livre blanc" qui va paraitre prochainement.

ZONES CLES : AFRIQUE | AFRIQUE DU SUD

Inculpation pour corruption du fils de Jacob Zuma

Le fils de l’ex-président Jacob Zuma, Duduzane Zuma, a été inculpé de corruption dans un des nombreux scandales liés à la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta qui ont précipité la démission de son père en février. Il est accusé d’avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, a proposé le poste de ministre des finances à Mcebisi Jonas, qui était alors vice-ministre et une enveloppe de 600 millions de rands. Jacob Zuma a été contraint de démissionner après avoir été lâché par son parti, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, à cause des accusations portées contre lui dans plusieurs affaires politico-financières.

ZONES CLES : ASIE | BIRMANIE

Deux reporters jugés pour "atteinte au secret d'Etat"

Deux journalistes birmans de l’agence de presse Reuters qui enquêtaient sur un massacre dans le village rohingya de Inn Dinn par l'armée ont été accusés d’"atteinte au secret d’Etat". Ils sont accusés par la police de détention de documents relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l’ouest du pays, dans l’Etat de Rakhine, théâtre du drame rohingya, qui relève de "l’épuration ethnique", selon l’ONU. Les deux hommes qui sont en détention préventive depuis décembre 2017 risquent une peine de quatorze ans. En dépit des pressions internationales, la justice a maintenu les poursuites. Sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour ce massacre.

ZONES CLES : AFRIQUE | MALI

Les deux favoris de la présidentielle mobilisent les foules

Alors que le premier tour du scrutin présidentiel se profile, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé semblent donnés favoris et mobilisent leurs partisans à Bamako. Plus de 60.000 personnes ont assisté au premier meeting de campagne du chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Son principal rival, l’ancien ministre des finances, Soumaïla Cissé, a rassemblé 30 à 50.000 personnes lors de son meeting. La communauté internationale attend de ces élections une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui accumule les retards, dans un pays où les attaques djihadistes se sont multipliées ces derniers mois.

ZONES CLES : EUROPE | ROUMANIE | UE

Limogeage de la cheffe du parquet anticorruption

Malgré les nombreuses manifestations de soutien des Roumains et les protestations de l’opposition et de la communauté internationale, le gouvernement a obtenu le limogeage de Laura Codruta Kövesi, à la tête du parquet anticorruption. Cette magistrate populaire, devenue le visage du pouvoir judiciaire dans le pays, était depuis plusieurs mois dans le collimateur du gouvernement social-démocrate, dont elle avait critiqué les réformes controversées du système judiciaire. Cette annonce marque une nouvelle offensive contre la justice du Parti social-démocrate (PSD), qui les multiplient depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2017.